Si vous êtes autiste, vous êtes probablement très naïf et en plus vous imaginez que parce que quelqu’un dit quelque chose, c’est vrai.
Et bien ce n’est pas le cas. Il est fort probable que vous ayez déjà été confronté à des situations pareilles, mais vous ne vous en êtes pas forcément rendu compte. Je vais vous raconter deux expériences où je me suis retrouvée confrontée à ce genre de chose.
Une des pires expériences de ma vie : mon ex-mari a réussi à me convaincre que j’allais mal et qu’il fallait absolument que je l’accompagne chez le docteur. Quand nous sommes arrivés dans le cabinet médical, il a dit au docteur que toute ma famille était d’accord qu’il fallait absolument me faire hospitaliser d’office tellement j’allais mal, y compris une personne de la famille qui est médecin.
Le docteur a refusé en disant que si il faisait hospitaliser tous les gens qui étaient dans le même état que moi, il pouvait hospitaliser toute la ville. Ils se sont crié dessus, se sont mis debout, et ont failli se battre (depuis, j’ai vraiment confiance en ce docteur !). J’étais complètement stressée et recroquevillée dans un coin, j’avais emporté de la dentelle parce que je voulais prouver que ce n’étais pas vrai, je n’allais pas spécialement mal (on ne peut pas faire de la dentelle quand on n’est pas concentrée et avec un minimum de maîtrise de ses mains) et j’avançais ma dentelle complètement horrifiée.
Ça m’a tellement stressée que je me suis enfermée chez moi pendant 3 jours ensuite, et que j’ai fini par péter un plomb (et être hospitalisée en psychiatrie et me faire démolir la santé avec des cochonneries de médicaments qui paralysent le corps et le cerveau). J’ai ensuite bien évidemment coupé les ponts avec ma famille qui m’avait fait subir ça. Bizarrement, mes parents n’arrêtaient pas de me reprocher que je ne veuille plus venir chez eux et n’arrivaient absolument pas à comprendre pourquoi. Je me disais qu’ils manquaient vraiment de psychologie. Finalement, au bout de deux ans et demi, on a commencé à s’engueuler avec mon père pendant l’été, il n’arrêtait pas de me dire que j’aurais dû me réfugier chez eux au lieu de m’enfermer chez moi, et moi je n’arrêtais pas de lui dire que je n’allais pas aller me réfugier chez des gens qui voulaient me faire enfermer. Pendant 6 mois, on s’est engueulés comme ça. Jusqu’au jour où finalement la situation s’est éclairée : nous avons brusquement compris qu’en fait mon ex-mari avait menti au médecin : personne dans la famille ne lui avait dit de me faire hospitaliser d’office !!! J’ai ensuite téléphoné à tous les gens qu’il aurait pu risquer de cotoyer (par exemple professionnellement) ou auraient pu lui dire ça. Ils m’ont tous dit que non, ils ne lui avaient jamais demandé une chose pareille, ou bien ne lui avaient pas parlé depuis des années. Cette histoire m’a coûté un mois d’hospitalisation en hôpital psy, des années pour m’en remettre physiquement, a démoli complètement les relations que j’avais avec ma famille et une partie ne sont toujours pas reconstruites, et bien entendu ce type n’aura jamais aucune conséquence sur sa vie ni sanction pour cette destruction. Heureusement que je ne me suis pas suicidée au cours de la dépression consécutive à cet épisode, il aurait été fichu d’aller se faire plaindre dans ma famille et de dire qu’il avait bien dit que j’étais folle… Mais bon, qu’attendre de la part de quelqu’un qui m’avait un jour explicitement menacée de me “faire enfermer pour toute la vie dans un hôpital psychiatrique pour [se] débarrasser de [moi]” ?
Une autre exemple : une collègue qui me raconte qu’une collègue se plaint de moi. Je la crois (et ça me stresse complètement car j’aime beaucoup la deuxième collègue en question) … jusqu’au jour où je me rappelle l’histoire du mensonge de mon ex-mari et où finalement j’ose, en tremblant, lui demander si c’est vrai. Incroyable : c’était faux, et au contraire, elle m’appréciait beaucoup !!!
Conclusion : si quelqu’un vous dit que quelqu’un d’autre a dit sur vous des choses négatives ou bien s’est plaint de vous ou bien veut vous faire du mal, IL FAUT ALLER VÉRIFIER DIRECTEMENT AUPRÈS DE LA PERSONNE EN QUESTION. De toute façon, au pire la personne va confirmer ce qu’on vous a rapporté, au mieux elle va vous réconforter et s’occuper d’arranger la situation. Il ne faut surtout pas rester seule dans son coin avec un stress émotionnel comme ça.